Des mariages efficaces: Plantes médicinales – Huiles essentielles – Huiles végétales

AVERTISSEMENT PREALABLE : les renseignements d’ordre thérapeutique que vous pourrez trouver sur notre dite ne sont pas des conseils médicaux mais des résultats d’expériences ou d’observations cliniques, pour la plupart publiés dans des revues internationales avec Comité de lecture et donc vérifiés par des spécialistes. Ces résultats constituent des preuves d’efficacité et / ou d’innocuité que l’Organisation Mondiale de la Santé considère comme un niveau de preuve valable dans le cadre des Médecines Traditionnelles*, même si ces preuves doivent être confortées par d’autres résultats afin d’augmenter le niveau de certitude.

Si les huiles essentielles (HE) seules sont capables d’effets thérapeutiques puissants, leur association avec des extraits de plantes médicinales et des huiles végétales (HV) bien choisies augmente leurs capacités. L’exemple des soins prodigués à un jeune garçon de 11 ans au CHRR (Centre Hospitalier Régional de Référence) d’Antsirabe à Madagascar nous le prouve une fois de plus.

Un jour, le chirurgien-chef de cet hôpital demande au groupe de médecins d’AROVA (Aromathérapeutes du Vakinankaratra) de venir voir dans son service un jeune garçon qui avait été trainé par un camion sur la chaussée et gravement accidenté : il n’avait plus de chair sur 180° autour d’un tibia découvert et rapé. Le verdict du chirurgien était sans appel : compte-tenu de la dimension importante et de la profondeur de la plaie, il était inutile de penser à une greffe de peau ou à tout autre moyen de réparation. En conséquence, l’infection s’emparerait inévitablement de cette jambe à vif entrainant une gangrène mortelle. Pour lui, l’amputation était inévitable…à moins que les membres d’AROVA ne lui présentent une autre solution.

La jambe l’enfant condamné à l’amputation avant intervention des aromathérapeutes. Ph: Michel Pidoux

S’ensuivit une réflexion collective sur un plan d’action possible : il fallait en premier lieu éviter l’infection : un mélange anti-infectieux d’HE (géranium Bourbon, niaouli, Saro) à 2%, déjà testé les années précédentes, pouvait être utilisé. Mais comment faire repousser les chairs, recouvrir cet os râpé, engendrer de nouveaux vaisseaux sanguins et des nerfs, le tout recouvert par une nouvelle peau ? L’HV de Calophyllum inophyllum fut appelé à rescousse, servant en même temps de diluant des HE : ses effets anti-inflammatoires, antalgiques, cicatrisantes, protecteur des veines et capillaires, furent mises à contribution, d’autant plus qu’elle participait aussi à la lutte antibactérienne. Une autre plante, en teinture-mère, apporta ses propriétés restauratrices bien connues du derme et de l’épiderme : la fameuse Centella asiatica dont certains Laboratoires pharmaceutiques ont produit des spécialités comme le Madécassol. Du magnésium fut ajouté à la solution afin de booster la multiplication des cellules, et du miel liquide – utilisé avec succès en orthopédie** – versé sur l’os et sur le pourtour de la plaie. Le pansement était refait tous les jours.

L’alimentation de ce jeune garçon étant déficiente, on lui proposa 4 comprimés de levure de bière, ainsi que de l’HE de cannelle écorce comme immunostimulant et antibactérien systémique.

Puis l’on croisa les doigts pour que cet ensemble fonctionne….et ce fut le cas ! Au bout d’un mois, le bourgeonnement des  chairs nouvelles recouvrant une bonne partie de l’os remplit le chirurgien (et nous aussi) d’admiration. Cet os était entièrement recouvert à 1,5 mois, l’épiderme gagnait du terrain pour refermer l’ensemble, aucune infection n’était perceptible, le garçon avait ni fièvre ni  douleurs. Le chirurgien fit déambuler son jeune malade pour voir si tout fonctionnait normalement, ce qui fut confirmé. Après 2,5 mois, avant Noël, le jeune rentrait dans sa famille. Avec ses deux jambes.

1,5 mois plus tard. Ph: Michel Pidoux

 

Pour en savoir plus (dont photos): Huiles essentielles de Madagascar, Usages et résultats cliniques, Michel Pidoux

* Cf Principes méthodologiques généraux pour la recherche et l’évaluation relatives à la médecine traditionnelle, OMS, Genève, 2000.
** Voir les travaux du Pr Descottes du CHU de Limoges sur l’usage du miel dans 52 lésions  différentes : Miel et cicatrisation Protocole d’application du miel,  2008.

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